Zoo de Bâle: Carnet rose chez les rhinocéros indiens

Un petit rhinocéros est né au Zoo de Bâle le 13 mai 2022, peu avant minuit. Le petit Tarun et sa maman Quetta (28 ans) se portent bien. Tarun est le cinquième petit de Quetta et le 36e rhinocéros à naître au Zoo de Bâle depuis sa création. Le Zoo de Bâle tient le registre international d’élevage des rhinocéros indiens, coordonne le Programme européen d’élevage (EEP) et s’engage dans différents projets de protection de l’espèce en tant que partenaire stratégique de l’International Rhino Foundation (IRF).

Après une période de gestation de 16 mois, ou plus exactement 498 jours, Quetta a mis au monde un petit rhinocéros au Zoo de Bâle le 13 mai à 23h35. Le père du petit est Jaffna. La mère et son petit sont en parfaite santé.

Quetta est une mère expérimentée; Tarun est son cinquième petit. La naissance s’est donc déroulée sans encombre. Le petit a pu être observé à plusieurs reprises le lendemain en train de boire et se développe bien. Il prend environ deux kilos par jour. Tarun boit uniquement du lait maternel pour le moment mais plus tard, il se nourrira aussi d’aliments solides. Le petit tètera sa mère pendant environ douze mois. Comme c’est généralement le cas avec les rhinocéros, c’est Tarun qui dicte le déroulement de la journée. La mère s’adapte à son rythme. Les premiers jours, Tarun était timide et farouche. Il a fallu un peu de temps avant qu’il ne parte à la découverte de l’enclos, toujours suivi par sa mère. À présent, il se déplace sans la moindre hésitation entre les différents espaces. Tarun devra ensuite apprendre à sortir, puis à rejoindre l’enclos en soirée. Quand il sera âgé de deux à quatre mois, Tarun sera introduit dans le groupe de rhinocéros. D’ici là, la mère et son petit restent entre eux.

Le Zoo de Bâle a une longue tradition et une grande expertise dans l’élevage de rhinocéros. La première naissance d’un rhinocéros indien au Zoo de Bâle a eu lieu en 1956. Rudra, morte en 1987, fut le premier rhinocéros au monde à naître en captivité. Tarun est le 36e rhinocéros à naître au Zoo de Bâle. Celui-ci tient le registre international d’élevage des rhinocéros indiens depuis 1972 et coordonne le Programme européen d’élevage ou EEP (programme ex-situ de l’association européenne des zoos et aquariums – EAZA) depuis 1990. Afin de préserver la plus grande diversité génétique possible, un EEP a pour but d’équilibrer autant que possible le nombre d’animaux apparentés de chaque individu au sein de la population.

Le Zoo de Bâle compte actuellement cinq rhinocéros: Quetta (28 ans) et Tarun, le père Jaffna (28 ans), les frères Orys (5 ans) et Shakti (5 ans) venus du Zoo de Pilsen (République tchèque).

Les rhinocéros indiens vivent dans les prairies ouvertes et dans les régions humides du Népal et d’Inde. Leur habitat naturel se limite aux parcs nationaux. L’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) considère l’espèce comme menacée, tout comme les quatre autres espèces de rhinocéros vivant en Afrique (rhinocéros blanc et rhinocéros noir) et en Asie (rhinocéros de Java et rhinocéros de Sumatra). Les rhinocéros sont principalement menacés par la destruction de leur habitat et par le braconnage. Le Zoo de Bâle soutient donc le projet «Indian Rhino Vision 2020» depuis 2005. La première phase de ce projet avait pour but de mieux protéger les rhinocéros dans l’État indien d’Assam et de porter leur population à 3000 individus d’ici à fin 2020. Cette initiative est un succès; la population de rhinocéros compte aujourd’hui environ 4000 individus. Pour que la population continue de se développer, l’IRF travaille actuellement sur la phase suivante du projet.

Un projet similaire, la «Sumatran Rhino Survival Alliance», a été lancé à Sumatra en 2018. En raison de son déclin rapide lié au braconnage, le rhinocéros de Sumatra est l’espèce la plus menacée. Aujourd’hui, moins de 80 individus vivent à Sumatra et Bornéo. En partenariat avec l’IRF, le zoo de Bâle soutient depuis 2017 leur élevage ciblé à Sumatra. L’objectif du gouvernement indonésien est de créer, à partir de quelques animaux, une population initiale suffisamment importante pour que des individus puissent un jour être réintroduits dans la nature. Tel est aussi l’objectif visé pour les populations vivant dans les zoos. Grâce à l’élevage coordonné dans le cadre d’un EEP, des animaux peuvent être réintroduits dans leur milieu naturel et de nouveau s’implanter dans leur région d’origine.